avril 2021 - Le blog de L'Epicerie Equitable Lille

Constatant le mouvement d’occupation des théâtres en vue de la défense du droit à l’accès à la culture et à l’ensemble des aspects de nos vies qui nous semblent essentiels, nous, Cafés culturels lillois, affirmons notre soutien aux revendications formulées par les occupant.e.s des théâtres de la métropole et de la Région.

En effet, au-delà de la vision réductrice des débits de boissons comme lieux de consommation, nous nous revendiquons acteurs de la vie culturelle, sociale et locale.

Les concerts, les expositions, les débats, les réunions publiques, les AMAPs, ou les rencontres impromptues qui ont lieu dans nos établissements participent selon nous pleinement à la création de liens sociaux, au développement d’une vie culturelle et de la citoyenneté, et permettent de mieux supporter les difficultés du quotidien. C’est ce rôle d’acteurs culturels locaux et de lieux de socialisation nécessaires et légitimes que nous voulons affirmer et défendre à travers notre engagement.

Parce que nous considérons comme essentiel de créer du lien entre les individus,
parce que nous considérons comme essentiel d'écouter de la musique live, de danser, de se rencontrer, de rire, d'échanger,
parce que nous refusons une société où la solidarité est annihilée par la peur,
parce que la crise sanitaire et sa gestion fragilise les plus précaires d'entre nous,
parce que nous avons déjà fait beaucoup de sacrifices,
parce que nous refusons le sombre futur que l'on nous dessine,
parce que notre colère est réelle et légitime : nous, Cafés culturels, affirmons notre soutien au mouvement d'occupation des théâtres.

Aussi, et en accord avec les revendications formulées par les occupant.e.s des théâtres et lieux culturels des Hauts de France, nous réclamons :

Le retrait pur et simple de la réforme de l'assurance chômage
La prolongation des droits à l’assurance chômage des professionnel.les duspectacle vivant et de l’audiovisuel (année blanche), au-delà du 31 Août 2021 et au minimum pendant un an après la reprise totale du secteur culturel. Et son extension aux artistes-auteur.trice.s
L'élargissement de cette mesure dès maintenant à tou.te.s les travailleur.euses précaires, extras et saisonnier.e.s entre autres, qui subissent les effets de la crise notamment dans les secteurs de l’événementiel, de la restauration, de l'hôtellerie, du tourisme, de l'industrie et de l'agriculture
Un plan massif de soutien à l'emploi culturel, avec garantie de partage équitable des aides entre grandes et petites compagnies et structures
Des moyens pour garantir les droits sociaux - retraite, formation, congés payés, etc - dont les caisses sont menacées par l'arrêt des cotisations et la mise en place d'aides pour les plus précaires (étudiant.e.s, chômeur.se.s, Sans Domicile Fixe, réfugié·e·s)
L'abrogation de la loi sécurité globale
Le retrait pur et simple de la réforme des retraites
La parité effective dans les structures culturelles
La réouverture des lieux en extérieur et la fin de l’interdiction de la musique amplifiée dans la rue
La réouverture des lieux de vie dans le respect des consignes sanitaires, la garantie que celle-ci soit définitive et sans passeport sanitaire.

Concernant les revendications propre à notre secteur d'activité, nous réclamons :

La mise en place de dispositifs légaux permettant de faciliter l'organisation d'événements dans nos structures ainsi que leurs financements afin de pouvoir payer décemment les artistes et les technicien.ne.s.
Un droit de mettre à disposition nos espaces afin d’y accueillir des initiatives sociales, culturelles ou associatives dans le respect des mesures sanitaires en vigueur sans nous heurter à une pression policière et juridique comme certain.es d’entre-nous l'ont vécue.

Avec l'aimable expression de notre colère et de notre détermination,