José aux halles
Par Guillaume, dimanche 10 février 2008 à 10:56 :: General :: permalien #28
Les retombées économiques, agronomiques sont loin d'être démontrées. Un exemple : il n'est qu'à voir la situation des fermiers indiens ayant semé du coton transgénique produisant son propre insecticide, le coton Bt. Ils se sont endettés pour acheter ces graines de coton Bt et les ont cultivés sans en connaître les risques. Des cas d'insectes mutants qui résistent au Bt sont avérés. Les rendements escomptés ne sont pas au rendez-vous. De nombreux paysans endettés ont mis fin à leurs jours... les usuriers frappant à leur porte.
Toujours en Inde, Vandana Shiva, qualifiée parfois de "José Bové en sari" et son association Navdanya, défend les paysans depuis des années en constituant des banques de semences traditionnelles, développe l'agriculture organique auprès de milliers de paysans et s'oppose aux multinationales de l'industrie semencière. L'Inde, a cultivé durant des siècles 1500 variétés de coton différentes, et ses paysans nourrissaient le pays. Les semences transgéniques tuent non seulement la diversité végétale, mais aussi des milliers de fermiers pris au piège d'un système verrouillé.
Ici en France, les campagnes souffrent, elles aussi, de l'industrialisation agricole : une exploitation disparaît toutes les vingt minutes, et les paysans comptent parmi les premières victimes du suicide. Partout dans le monde, le passage à une agriculture respectueuse des hommes et de l'environnement est une nécessité vitale !
Certains trouvent les opposants aux O.G.M. bien frileux voire obscurantistes... Répondons-leur que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme (de l'âne ?)" comme disait un certain... Rabelais (on en causera un de ces quatre de ce Rabelais !).
De l'intérêt, des intérêts, y'en a un pour l'agro-industrie... Une histoire de gros sous... Menace sur le fait de replanter ses propres semences, fruit de la sélection et de l'observation durant plusieurs siècles. Fruit de travail paysan mais aussi de celui de semenciers locaux connaissant les variétés régionales adaptées aux terroirs et usages locaux. Ce patrimoine commun de l'humanité, cette diversité génétique et biologique est en danger ! Or la diversité du vivant est à considérer comme "l'assurance-vie de l'humanité". Ainsi on recenserait près de 100 000 variétés de riz et 2000 sont cultivées.
Breveter la nature, c'est-à -dire considérer une découverte ou un séquençage de gènes comme une invention... c'est une forme d'escroquerie intellectuelle. Le chercheur n'a rien inventé, il a par son travail, mis en lumière quelque chose d'existant.
Commentaires
1. Le lundi 18 février 2008 à 23:39, par bob m
2. Le mercredi 20 février 2008 à 12:27, par rom1
3. Le jeudi 13 mars 2008 à 19:53, par Guillom
:: Fil rss des commentaires de ce billet ::
Ajouter un commentaire