Commerce équitable et labels : comment s'y retrouver ?
Par Marie, jeudi 28 février 2013 à 12:54 :: General :: permalien #166
Il arrive souvent que nos clients nous demandent pourquoi le logo Max Havelaar ne figure pas sur tous nos produits. Un produit estampillé Max Havelaar est-il forcément équitable ? Un produit équitable est-il forcément estampillé Max Havelaar ? Petites explications...
A l'épicerie, nous essayons de vous offrir une gamme assez complète de produits équitables et respectueux de l'environnement. Pour cela, on ne se limite pas aux labels, mais on essaie surtout de voir comment ça marche chez le producteur ou le transformateur. Après on a quelques principes : on ne discute pas le prix. On considère que si un producteur nous annonce un prix, c'est le prix qu'il estime juste par rapport à son travail et son produit. Ensuite, on essaie de ne pas travailler avec les marques aussi présentes en grande distribution, et avec celles qui ont seulement une petite partie de leur gamme issue du commerce équitable, ce qui est souvent un simple positionnement commercial.
Pour les produits "du Nord", c'est à dire produits en France, nous allons voir sur place, et nous achetons en direct chez le producteur. Par exemple, pour les miels d'Ardèche, les vins des côteaux Lyonnais, le jus de pêche de vigne, c'est Romain de l'épicerie équitable de Lyon qui va s'approvisionner régulièrement chez le producteur. Dans le Nord, nous avons par exemple les farines bio de Céline, une jeune agricultrice passionnée qui produit en très petite quantité pour des magasins de producteurs ou pour vendre sur les marchés. Il y a aussi l'asinerie des petites fleurs à laquelle nous avons consacré cet article. Pour les confitures, nous avons préféré aux confitures artisanales locales mais faites avec des fruits dont la provenance n'était pas du tout identifiée à celles de Monsieur Drieux, producteur de fruits à Broxeele, faites en série limitée pour l'épicerie avec du sucre de canne bio. Du coup, les parfums sont limités aux fruits du Nord (rhubarbe, fraise, pomme, mûre, prune) mais au moins on sait que les fraises ne sont pas venus d'exploitations espagnoles aux méthodes douteuses.
Pour le Sud, nous aimerions bien aussi aller visiter les exploitations de nos producteurs du monde entier ! Malheureusement on serait obligées de fermer l'épicerie la moitié de l'année... Du coup on fait confiance à des importateurs qui ne font souvent que du commerce équitable, et depuis longtemps : Saldac, Jardin de Gaïa, Café Michel, Sol a sol, Oxfam... Ces produits sont souvent estampillés Max Havelaar, le logo que tout le monde connait et pour cause : Max Havelaar occupe aujourd’hui une position dominante, avec un logo apposé sur les trois quarts des produits équitables. Le logo Max Havelaar n'est pas le seul légitime, seulement le plus connu.
D'autres producteurs comme ceux de Saldac, travaillent avec des certifications moins connues, mais souvent plus exigeantes, Minga (association pour le développement d’un commerce équitable): Minga est une association créée en 1999 qui a pour objet la promotion du commerce équitable comme démarche de citoyenneté économique. Composée d’une centaine de membres particuliers et organisations, Minga a élaboré une des chartes les plus exigeantes favorisant l’équité dans tous les échanges économiques (et pas seulement entre le Nord et le Sud) et tout au long de la filière (du producteur au client).
Contrairement au label AB, il n'y a donc pas un label, mais des labels commerce équitable. Attention pourtant, les labels ne sont pas un garantie absolue !
Par exemple, on peut retrouver le label Max Havelaar apposé sur des produits contenant uniquement une partie d'ingrédients équitablse (alors que le logo AB vous garantit 95% d'ingrédients bio). Exemple : une crème glacée à la vanille équitable.
Il existe aussi des labels moins exigeants que ceux qu'on trouve à l'épicerie. Par exemple celui de l'ONG américaine Rainforest Alliance (Nespresso, Lipton, Tetley ou Côte d'or). Rainforest Alliance a certes prévu des critères sociaux, "mais leurs standards ne portent pas les mêmes exigences que ceux du commerce équitable : ils ne prévoient pas de prix minimum garanti pour les producteurs", précise Gérald Godreuil, responsable garantie à la Fédération Artisans du monde.
En bref, pour vous y retrouver, à vous d'être critiques, et de poser les questions qui vous taraudent à vos commerçants afin de juger de leur éthique derrière les labels.
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